Pourquoi certaines stratégies marchent pour les autres, mais pas pour vous ?
#42 Ce qui nous freine et dont personne ne parle.
Salut les parents, c’est JB.
Ravi de vous retrouver ici suite à l’annonce de la nouvelle ligne éditoriale des Parents Qui Bossent.
Vous êtes 60 nouveaux inscrits depuis 15 jours, ça fait chaud au cœur 🥳
J’utilise cette newsletter pour documenter mon parcours dont l’objectif est de construire un quotidien épanouissant, alliant impact positif, liberté financière, et harmonie entre vie pro, perso et familiale.
Parce qu’il existe beaucoup de recettes pour développer son activité ou pour investir avec succès, mais trop peu qui prennent en compte les réveils à 4h du matin, les grèves d’écoles et les enjeux du monde de demain.
Je suis loin d’être arrivé à mes objectifs, et c’est tout le projet ici. Je suis juste en chemin en tant que :
fondateur de Vista (une entreprise sociale)
Papa de deux petits bonhommes (qui s’en fichent total de mon niveau de productivité au travail 😂).
Pour cette édition, je commence par ce qui me semble être la base, et que j’aurai aimé comprendre beaucoup plus tôt, quand j’ai lancé mon entreprise.
Mais dont personne ne parle.
C’est parti pour cette édition n°42 des Parents Qui Bossent 🥳🥳
J’ai 24 ans quand je lance ma première entreprise.
Je n’ai pas d’enfant ni de prêt sur le dos mais un super diplôme et un peu d’argent de côté. Je ne sais pas quoi faire de ma vie alors je me lance dans l’entrepreneuriat. Je me forme et j’applique les conseils.
18 mois plus tard, c’est la douche froide.
Burn out.
Je retourne chez Papa Maman, je touche le RSA. J’ai besoin de 6 mois de rémission avant de travailler à nouveau, 12 mois pour me sevrer de somnifères et 18 pour les anxiolytiques.
Pourtant, j’avais appliqué les recettes. J’étais biberonné aux formations entrepreneurs, aux incubateurs, aux biographies et aux vidéos inspirantes.
Pendant longtemps, je pensais que l’échec était dû au fait que je n’étais pas assez bon, pas au niveau, et que je n’avais pas les capacités d’être entrepreneur.
La réalité est bien plus compliquée que ça, mais personne n’en parle.
Pourquoi les recettes des autres ne fonctionnent pas bien ?
Quand tu te lances dans le monde du travail, et qui plus est dans l’entrepreneuriat, tu es déjà façonné. Presque programmé. Par ton héritage familial et ton éducation en particulier. Certaines croyances sont enracinées sans que tu t’en rends compte. Elles influencent tes prises de décision :
ta relation au monde
ta relation aux autres
ta relation à l’argent
De l’autre côté, il existe des pistes à suivre pour réussir. Tu as les formations, incubateurs, rôle modèles, vidéos et autres posts inspirants des autres qui “expliquent” comment réussir.
Certes, une partie des compétences à l’entrepreneuriat s’apprend.
Il est possible d’apprendre à :
créer un site internet ;
démarcher des prospects ;
réaliser une campagne de publicité sur facebook pour promouvoir ses produits.
Il suffit d’appliquer les recettes, n’est ce pas ?
Et bien non. Enfin si. Mais non. C’est une condition nécessaire, mais pas suffisante.
Une partie beaucoup plus personnelle, beaucoup plus intime entre en jeu, et je vais tenter de l’illustrer.
Prenons l’exemple de 5 personnes qui souhaitent lancer leur activité en commençant par ouvrir un site internet.
✅ C’est techniquement facile en suivant une recette.
🟢 La personne A ne se pose pas de question. Elle applique la recette et réalise son site rapidement.
🔵 La personne B, inconsciemment, cherche toujours le meilleur rapport qualité prix. Elle a un doute et va passer plusieurs jours avant de se décider à utiliser ce service. Elle a perdu 5 jours.
🟡 La personne C, inconsciemment, pense que le formateur est biaisé s’il propose ce service de site en ligne et pas un autre. Elle va donc créer un site via un autre outil. Elle va perdre 15 jours, et tous les prochains conseils ne seront plus adaptés à sa plateforme, mais elle est contente car elle garde sa liberté vis à vis du formateur.
🟠 La personne D, inconsciemment, est très engagé écolo. Elle veut s’assurer que le site internet consomme peu de CO2. Elle fait une étude de marché globale pour trouver le fournisseur le plus écoresponsable et trouve une solution (pas tout à fait adaptée à son besoin), ce qui va rendre le développement de son projet plus difficile. Mais au moins, elle est fidèle à ses valeurs.
🔴 La personne E, inconsciemment, n’a finalement pas une motivation assez forte pour poursuivre le projet et s’arrête là.
Pour certain, la recette va fonctionner parfaitement. Pour d’autres, elle va fonctionner moyennement. Pour d’autres encore, pas du tout.
C’est la même recette, voire le même formateur. Mais ce ne sont pas les mêmes personnes qui l’appliquent.
Et la seule personne qui peut savoir comment vous allez réagir, c’est vous.
Mouais. Ou PAS.
Parce que comme nous l’avons vu plus haut, il y a certaines croyances, certains réflexes, certaines blocages que nous héritons et dont parfois (souvent) nous n’avons même pas conscience 😲
Cela peut vous freiner, voire anéantir complètement votre projet.
Pourtant, personne n’en parle.
Ou pire, il suffirait de “vouloir” pour “changer” d’état d’esprit.
Bref.
J’espère qu’à ce stade, vous êtes toujours avec moi 😂
C’est un sujet qui me paraît tellement essentiel, et dont j’ai (enfin, je pourrais tout à fait parler au présent, mais ça me fait flipper) pas mal “souffert”.
Prenons trois exemples personnels :
Un besoin viscéral de donner du sens
Une cohérence jusqueboutiste
Un exemple frappant : l’argent
Bonus
1. Un besoin viscéral de donner du sens.
J’éprouve un immense besoin de sens.
J’ai d’ailleurs commencé par écrire “j’ai hérité d’un immense besoin de sens”, mais je me suis rendu compte que j’alimente ce besoin de sens depuis longtemps. Il y a donc une partie de “reçue”, et une partie de “j’ai contribué à ça”.
Bref. J’ai besoin de trouver du sens partout.
Parfois c’est très cool. Cela me permet d’aller loin dans des réflexions, dans des relations, dans des quêtes intérieures.
Et parfois c’est un magnifique boulet que je traine et qui me fait du mal. La quête de sens et la croissance économique par exemple, c’est parfois compliqué 😂
Il m'est impossible de me lancer dans l’entrepreneuriat sans un sens profond, parfois très (trop ?) profond. Une envie démesurée de rendre le monde meilleur à la force de mes petits bras.
Sauf que l’entrepreneuriat, comment dire. Il s’en fou de tes quêtes métaphysiques.
Et ça me donne un désavantage concurrentiel très important.
Stop.
J’ai oublié de préciser un truc.
Mon burn out, je ne l’ai pas fait en tant que fondateur d’une agence de Facebook Ads ou une start-up tech à Paris.
Non.
Je l’ai fait en tant que fondateur d’une entreprise sociale dans un pays en développement (Pérou), pour aider les entrepreneurs locaux à développer leur propre projet social.
(Tous ces mots en gras 😂)
Mais qu’est ce qui m’a pris ? Comment je suis passé d’études en finance dans une des meilleures formation en France à entrepreneur social en burn out ?
La réponse (au moins une partie), se trouve dans ma personnalité et des croyances, des mécanismes inconscients.
Désolé si vous êtes coach ou psy, j’écorche peut-être des définitions bien établies mais vous voyez ce que je veux dire 😂
D’un côté, j’avais les bonnes recettes extérieures pour réussir. Mais ce n’est pas un succès entrepreneurial qui se jouait pour moi à l’époque. C’était une histoire de vie, un héritage en avalanche qui m’est tombé sur la tronche.
Et l’autre côté, j’avais mon moi profond, dont je n’avais même pas accès et qui cherchait à répondre à une simple question :
Pourquoi ai-je peur d’être remplacé ?
2. Une cohérence jusqueboutiste
Quand vous lancez une entreprise et que vous vendez des objets, dans 99% du temps, la recette à appliquer, c’est d’acheter de la publicité sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, mais aussi Tiktok, Snapchat.
C’est la base.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si l’Oréal, LVMH ou encore Danone mettent parfois plus de 25% de leur chiffre d’affaires pour acheter de la publicité.
Chez LVMH en 2018, on affiche 4,8 milliards de « dépenses de communication et de promotion » en 2018. Chouette la quête de sens 😲
Il est quasiment impossible de réussir son développement sans acheter des milliers d’euros en publicités, et c’est assez facile pour une petite entreprise de le faire via les réseaux sociaux.
Pourtant quand j’ai lancé Vista (des ballons de football recyclés, réparables et made in France), je trouvais ça tout à fait incohérent de payer 8€ à Facebook pour qu’il me permette, par sa grande bonté, de trouver un client à 50€.
Vista milite pour moins de déchets et plus d’emploi local. Pourquoi vais-je financer une entreprise américaine qui utilise nos données personnelles à des fins publicitaires pour vendre majoritairement des produits chinois, qui ne respecte pas la loi française en matière de protection des données (et la liste est encore longue), et qui se sert grassement au passage ?
Donc non, je ne voulais pas financer les réseaux sociaux pour vendre mon produit écolo.
C’est beau, d’être cohérent.
Mais financièrement, c’est complètement con.
C’est un peu comme si je ne voulais pas prendre le TGV pour faire Paris - Marseille, et que je prenais plutôt la nationale en scooter acheté la veille sur le Bon Coin. Je me retrouve sur les routes de campagnes, à faire du porte à porte pour proposer mes produits, avec des risques d’accident, de tomber en panne d’essence ou de batterie pendant que d’autres sont en première classe dans le TGV.
C’est comme jouer au tractopelle-playmobil dans le bac à sable des - 3 ans pendant que les autres utilisent des vrais tractopelles pour développer leur business.
(J’espère que les images sont parlantes 😂).
Bilan.
Je n’ai jamais eu de succès dans la vente de ces ballons. 3 ans plus tard, l’entreprise pâtit toujours de nos énormes pertes sur cette période, et c’est très long de redresser la barre.
On a tous nos trucs, conscients ou inconscients. J’aurais aimé, quand je me suis lancé, être plus préparé à gérer ces aspects personnels.
En soit, ce n’est pas un problème de ne pas vouloir utiliser la publicité sur les réseaux sociaux. Mais il faut savoir qu’on joue avec des règles différentes, pas dans la même cour que les autres. Il faut en avoir conscience au départ pour faire des choix appropriés.
3. Un exemple frappant : l’argent
Sortons de l’exemple de l’entreprise à proprement parler. Parce que l’entrepreneuriat, ce n’est pas la fin en soit. C’est un moyen d’arriver à mes objectifs. Mon objectif, c’est construire un quotidien épanouissant, alliant impact positif, liberté financière, et harmonie entre vie pro, perso et familiale.
🆒.
Et dans tout ça, il y a liberté financière.
Là, tout est permis. Surtout l’explosion de questions métaphysiques en provenance de mon cerveau profond.
Quand on parle entrepreneuriat et vie de famille, on parle forcément argent. Quand on parle de quotidien épanouissant, on parle forcément d’argent. Et quand on parle d’argent, il se passe des trucs marrants.
Par exemple, je suis arrivé dans l’entrepreneuriat avec une énorme dette financière.
Non pas que je devais de l’argent, ou que je devais rembourser tel ou tel.
Mais dès que quelqu’un payait pour mon service, cela me mettait tellement de pression que je n’en dormais plus.
Là encore, la recette te dit “encaisse les fonds vite et répond au besoin de ton client”.
Sauf qu’on ne creuse pas du tout le sujet.
Accepter que quelqu’un paie pour mon service ou mon produit, au départ, c’était un immense effort mental pour moi.
Vraiment, on parle d’une charge mentale qui m’a beaucoup ralenti par rapport à une personne qui a déjà réglé ces problèmes où qui ne se les posent pas.
Liste non exhaustive de mes peurs :
✅ Peur d’avoir trop promis
✅ Peur de faire trop de marge
✅ Peur de décevoir suite à l’achat
✅ Peur d’être jugé parce que c’est trop cher
Tout ça, c’est des mécanismes profonds et tout à fait inégalitaires.
Tout ça, ça t’empêche de bien appliquer la “recette mécanique” pour encaisser du chiffre d’affaires.
Et tout ça, c’est de l’énergie en moins pour développer son projet.
Après, ce qui est chouette, c’est que tout ça, c’est de l’humain, et que cela permet d’apprendre à mieux se connaître.
Et aussi, que ça peut évoluer dans le temps avec un peu de boulot 🥳
4. Bonus : les enfants
Parce que c’est la base de cette newsletter.
Les enfants ajoutent une énorme couche de sens, de questions métaphysiques et de projections
Je ne parle même pas du temps qu’il faut leur consacrer au détriment de son développement professionnel.
Les enfants nous mettent face à une réalité de l’instant et du sens qui peut déstabiliser fortement un projet d’entreprise.
Mais là encore, personne n’en parle.
Bref.
Fin de cet épisode.
Je me suis bien amusé à l’écrire.
J’espère qu’il est plaisant à lire.
N’hésitez pas à me le dire en laissant un commentaire ou en répondant à cet email.
Avant de terminer, vous pouvez :
Vous préparer à lire mon offre de coaching que je prépare quand les enfants n’ont pas la grippe ;
Lire les éditions précédentes.
On se retrouve dans 15 jours 😘
A très vite les copainnng 😉
Hello Jean-Baptiste, merci pour cette Newsletter et son ton léger. Je me permets de soulever un point, à mon sens majeur, sur lequel je ne te rejoins pas: "Je ne parle même pas du temps qu’il faut leur consacrer au détriment de son développement professionnel." Je dirai plutôt: "je ne parle même pas du temps qu il faut leur consacrer et qui CONTRIBUE à mon développement personnel".
En beaucoup de points, les enfants sont nos miroirs. Profitons-en pour "grandir" avec eux. 😉