Je te donne ma force fils
#32 Tu fais quoi quand tu as tout tenté pour que ton enfant t’obéisse ? Mais genre vraiment tout ?
Salut les parents,
Je préviens juste, j’ai écrit cet épisode avant les élections.
Et je préviens aussi que je suis KO. Au radar.
Je sais pas où on va aller. Enfin je sais où moi, je vais. TGV retour Marseille. Mes yeux se ferment tous seuls, l’envie de commencer ma nuit à 17h38.
Bref.
Welcome aux nouveaux (on est bientôt (mais toujours pas) 700 😍), c’est parti pour cette édition #32 des Parents Qui Bossent.
(A lire jusqu’au bout, je vous fais voter pour le prochain thème à la fin de cet épisode).

Avant de commencer, vous pouvez :
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Lire les éditions précédentes.
Par quoi on commence aujourd’hui ?
Les élections ?
Non jdeconne.
Reprenons le fil.
Vous avez bien kiffé le dernier épisode. Celui sur les temps de qualité. Il y a encore 87 personnes qui ne l’ont pas lu. Alors foncez. C’est ici. Le meilleur épisode de l’année 2024. Je n’ai jamais reçu autant de retours. Au moins 10. Yahou. C’est 10x plus que d’habitude. On touche un sujet sensible. Grrr.
Très heureux de ce succès planétaire, à 2 doigts de signer avec une maison d’édition (pour les nouveaux, c’est une blague et j’aime le comique de répétition). Toujours est -il que dès le lendemain de cet épisode du parent idéal, je me vois… crier sur mon gosse. Moment de qualité. Tu vois le genre.
Cet épisode n°32 fait suite à l’épisode n°31 que je vous invite à lire pour comprendre le fil rouge.
Ouais je sais, c’est interdit par la police de la pensée parentale. Pas vu pas pris. On nous avait parlé du TERRIBEL TWO. On ne nous avait pas prévenu pour le TERRIBEL THREE. Cet âge terrible où tu apprends à mentir, à lancer des trucs par le balcon du 7ème étage, à prendre ton corps et les murs du salon de tes parents comme espace de libre expression artistique, à te coucher tard et à te lever avant 6h en réveillant ton frère.
L’adolescence c’est quel âge déjà ?

Tu fais quoi quand tu as tout tenté pour que ton enfant t’obéisse ? Mais genre vraiment tout ? Bah tu demandes à google. Sooo années 2000, maintenant c’est ChatGPT frère. Je tombe sur un premier article qui devrait résoudre l’ensemble de mes problèmes parentaux.
27 alternatives aux punitions.
Une belle liste à puces pour parents cools. Vu l’état de fatigue, je vous épargne mon résumé de cet article, un condensé de plusieurs auteurs connus et reconnus sur le sujet de la parentalité.
Lisant ça, je me dis qu’il faut toujours que je fasse plus. Plus patient. Plus compréhensif. Plus à l’écoute. Plus calme. T’es au max mais il faut quand même faire plus. Bah dis ça à mon client qui m’a fait chi** toute l’après midi parce que sa commande est arrivée avec 21h de retard.
Jsuis calme.
Oui je sais je dois pas mettre la pression de mon boulot sur mes enfants c’est pas bienveillant et le gosse il a rien demandé. Vaste sujet. Pourtant c’est la même vie. Ma même vie. A 17h29, j’écoute la frustration de mon client. A 17h31 celle de mon petit. Et sinon quelqu’un écoute la notre ?
Je vais te dire un truc. On est poussé à bout par notre “grand” (3.8 ans) en ce moment. Il sait très bien où appuyer. On est pas des grands fans des punitions (laissons les spécialistes du sujets débattre entre eux pour savoir ce qui est bien ou pas. Certains appellent même ce sujet le sujet du siècle). On n’a qu’un fouet à la maison. BLAAAAGUE Oh va ca. Une punition qu’on tente quand on a plus d’idée, c’est de le mettre dans le couloir de l’immeuble. C’est plutôt une punition pour la voisine qui entend le petit hurler et ça marche tellement bien que parfois, il est content d’y aller. Je m’égare.
Progressivement, on a trouvé “un truc”. Qui fonctionne disons huit fois sur 10. Je ne savais pas que ça existait. Manifestement j’ai pas eu “ce truc” dans ma jeunesse et ça remplit les poches de mon psy 30 ans après. Donc ce que je veux dire, c’est que j’ai découvert “ce truc”. Mais quoi bordel ? Ce truc :
Ton enfant fait une méga colère. Il hurle, il pleure, il crise. Je suis pas psy, mais il est probable que dans ces moments, il cherche à nous dire quelque chose du genre “hééé pssss, j’ai besoin d’amour”. Bah demande gentiment coco. Toi tu tiens 2 minutes et puis la réalité de la vie et le trou qu’il a fait dans le mur en lançant son jouet ont raison de ta patience.
Ce schéma, qui fonctionne 9 fois sur 10, et quand il fonctionne c’est ouf, c’est ce truc :
J’écoute tant que je peux.
Je tente de rassurer, d’écouter, de parler.
J’écoute même si je comprends rien.
Je prends sur moi.
Il n’y a que des sons stridents qui sortent. Et ça sort fort.
Vous connaissez si bien.
A un moment, JPP (=J’en Peu Plus version année 2010 si ma mère me lit). Quand ma patience se consume de trop, je lui dit :
“J’entends ta colère. Quand j’étais petit, moi aussi je me mettais en colère. Parfois, j’étais fâché contre mes parents, contre la maitresse, ou contre mes copains. Je te comprends. Je suis désolé mais là, je dois aller préparer le repas. Est-ce qu’avant de partir je peux te faire un câlin"?”
Quand j’ai tenu la crise suffisamment longtemps, il ouvre les bras et on se fait un câlin venu d’ailleurs.
“Je te donne ma force”.
“Moi aussi papa, je te donne ma force”.
J’ai les larmes qui montent. Merde.
Ecouter sa colère, lui dire, par le regard, par le corps, par ma patience que malgré tout, je suis là, l’accueillir, le laisser exploser et être toujours là, c’est un truc de déglingo.
Ca devient un put*** de moment de qualité. Tu le sens dans son regard. La confiance de folie qui traverse la pièce. J’en ai les larmes au yeux. Ouais je suis à bout. Mais je vais pas pleurer dans le TGV. Téma.
Parfois, ça marche pas. Mais j’ai plus la patience. Alors je quitte la chambre avant d’exploser. Je reviens par intervalle pour lui reproposer le câlin. A un moment, c’est le bon moment. C’est tipart pour un câlin de l’espace.
(Note à moi même : parfois c’est un câlin normal, pas un câlin de l’espace, et c’est très bien).
Et parfois, j’y arrive pas. Je lui propose le câlin et il m'envoie aux fraises. “M’en fiche. Tu pues des fesses”.
Ahhh l’école, merci d’apprendre à mon petit ces expressions si douces.
Je m’énerve. Je crie. Frustré par moi-même. Je n’ai pas réussi à le calmer. Passez-moi les menottes. C’est pas bien mais quoi, on fait le max, on est pas des super-héros. C’est pas stratégique parce que tu perds le fil, qu’il s’énerve encore plus et que toi tu t’en veux. Mais c’est la vie aussi. C’est ma vie aussi.
Ca se calmera plus tard, grâce à la tétine, à du chocolat ou une compote “pat patrouille”.
A un moment, quand le calme est revenu, je reviens le voir.
“Je te demande pardon d’avoir crié, je n’aurais pas du, je suis désolé”.
“Moi aussi papa, je te demande pardon d’avoir crié”.
Ca termine en câlin.
De l’espace.
✌️
Pour aller plus loin, tu peux :
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Lire cet article : Comment remplacer les punitions.
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Fin de cet épisode.
RDV dans 15 jours 😘
A très vite les copainnng 😉